Une vision pour l’avenir de la Diaspora, Raymond SEMEDO Anthropologue-Sociologue Chercheur-Consultant.

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Une vision pour l’avenir de la Diaspora

La Diaspora dans son ensemble (modou-modou, dahiras, associations, intellectuels, cadres, médecins, infirmiers, commerçants, ouvriers, indépendants, journalistes, étudiants…) exige le rapatriement des corps des sénégalais de l’extérieur décédés. C’est un droit inaliénable des défunts d’être enterrés dans leur pays d’origine afin de trouver le repos éternel. Le refus des autorités ne se comprend pas car les préjugés de contamination sont tombés. Aussi, toutes les études médicales et la sécurisation des rapatriements militent en faveur du retour des corps au Sénégal. Il met fin au contrat social de la continuité territoriale : les sénégalais de l’extérieur ont un attachement viscéral à la terre natale. Ce refus correspond à un non-respect de la volonté des familles et des défunts. En Afrique Noire, les dirigeants ne doivent jamais oublier que « les souffles des ancêtres sont dans le buisson en sanglots ». Les défunts dans une conception africaine de la mort rejoignent la filiation pour devenir ancêtres. En rejoignant Barsac, ils espèrent le Paradis en terre natale. Ce refus de recevoir les corps est une double peine.
Les immigrés ne peuvent pas comprendre cette discrimination. L’État veut que les sénégalais de l’extérieur envoient régulièrement de l’argent au Sénégal mais ne veulent pas de leurs cadavres au pays. Aussi, ce sont les sénégalais de la Diaspora qui ont bâti des écoles, des dispensaires, des maternités, des centres de santé, des lycées, collèges, bureaux de poste, des forages dans plusieurs localités au Sénégal. Ce sont les immigrés qui ont durant de nombreuses décennies soutenu les familles touchées par la sécheresse, les inondations, la dévaluation, les différents ajustements structurels.
Ils soutiennent l’activité économique dans tous les domaines : achats de maisons, de terrains, investissements notoires dans les programmes immobiliers. Ce sont aussi des entrepreneurs dans le secteur de l’économie agricole, les transports, les secteurs de la pêche, de l’habitat, du commerce des établissements scolaires au Sénégal.
Ils sont dans les pays d’accueil : tailleurs, coiffeurs, restaurateurs, ouvriers agricoles, maçons, chauffeurs, balayeurs, éboueurs, vendeurs à la sauvette, cuisiniers, électriciens, enseignants, poissonniers, vendeurs, informaticiens, assureurs, banquiers, agents de sécurité, journalistes, reporters, photographes, auteurs, compositeurs, artistes, chercheurs, médecins, cadres sanitaires etc…
L’État a décidé de les exclure au moment où l’unité nationale est souhaitée et souhaitable. En effet, l’instauration du dialogue national au Sénégal par le gouvernement et l’opposition est un signal de la cohésion républicaine.
Ces mesures attentatoires à la liberté ont vite tourné en procès contre les immigrés de retour au pays. Ils ont été victimes, stigmatisés comme « des cas importés du virus ». Décidément, les boucs-émissaires sont vite trouvés. La mort de Pape Diouf au Sénégal a alimenté les frayeurs gouvernementales. Le personnage le plus célèbre de la Diaspora enterré dans l’anonymat par les services d’hygiène montre que le Covid 19 n’annonce que de la désolation. Il est impossible d’organiser des funérailles et d’accompagner les morts. Le deuil devient un parcours psychiatrique de culpabilité sans aucune résilience.
La peur s’est installée dans les cœurs, le couvre-feu est réel, dérangé par les affaires de vente de laisser-passer et du policier qui a accepté pour vingt mille francs CFA de transporter les organisateurs de la fête morbide. La soirée privée s’est transformée en fait divers tragique et qui montre les addictions multiples des enfants de la bourgeoisie. La victime Hiba Thiam est aussi issue de la Diaspora après un brillant parcours scolaire au pays, elle a eu une réussite universitaire et professionnelle en France. Les addictions sont des problématiques planétaires. Les organisateurs du trafic mondial de stupéfiants sont dans des salons feutrés et pendant ce temps les morts par overdose se comptent par milliers. En effet, dans le monde en 2014 selon l’Organisation Mondiale de la Santé 15 millions de personnes sont dépendantes aux opioïdes et 69000 meurent chaque année d’une overdose. Les nombreux dealers proposent toutes sortes de drogues aux jeunes. Les mafias ont fait de Dakar une plaque tournante du trafic de drogues et du blanchiment d’argent sale. Le fléau du chanvre indien tue 1000 personnes par jour dans le monde selon l’OMS. Nos adolescents à l’ instar des gamins de Harlem ou des banlieues françaises se droguent. Le phénomène d’inhalation des produits comme l’essence (ginz) pratiqué par les nombreux enfants de la rue (tallibés, fakhamans ou fugeurs) est aussi une addiction durable constatée depuis des décennies au Sénégal. Les drogues de synthèse appelées « pions » au Sénégal ont dévasté la jeunesse depuis les années 1970. Le malaise de la jeunesse c’est aussi le malaise social. La pauvreté n’explique pas tout. Il est vrai que le chanvre indien est fumé dans tous les quartiers mais des endroits comme Khar yalla, Guédiawaye, Pikine Guinaw- Rails etc.. deviennent des plaques tournantes. Un de nos illustres homme politique veut même montrer l’immeuble de la drogue au procureur de la République. Un autre lieu sinistre connu pour tous les trafics même de faux médicaments, de marchandises de contre-bande s’est installé dans la République comme une réponse à la demande du client. Il me semble que ce lieu s’appelait Keur Serigne-bi. Les esprits sont surtout gouvernés par l’argent, le profit et l’apparence. Nous ne définissons pas assez les domaines de l’illégal, de l’illicite, de l’impunité dans notre pays. Faudrait-il généraliser les cours d’éthique, de morale, de civisme à l’école, à l’université, dans tous les instituts de formation ?
La Diaspora ne peut pas être la variable d ‘ajustements des problèmes de santé au Sénégal. En effet, le taux d’occupation des lits est de 62 %. Nous allons vers la saturation donc nous devons trouver d’autres lits disponibles. La propagation du virus n’est pas contenue malgré le couvre-feu des personnes se déplacent clandestinement. Le constat est clair : les confinés vont chez les voisins pour partager le thé ou le N’dogou. Le prêcheur qui a contaminé 25 personnes n’est pas un immigré. Il a traversé la Gambie pour finir son périple à Sédhiou où il n’y avait aucun cas de Covid 19. Aussi, le professeur Seydi avait montré il y a quelques jours que le service de réanimation de l’hôpital de Ziguinchor n’était pas aux normes pour accueillir les malades atteints par la pandémie. Nous construirons des hôpitaux dignes de ce nom le jour où nos dirigeants se soigneront dans le pays. Maintenant avec le Covid 19 tout le monde est assigné au Sénégal. Nous pensons que l’heure est venue pour faire le nécessaire surtout améliorer la condition humaine. Le retard en matière d’infrastructures sanitaires est criard et scandaleux. La Diaspora a largement participé à l’effort national. Elle ne veut pas payer les insuffisances et les manquements de l’État. Elle refuse d’être désignée comme vectrice du virus en rapatriant les corps de ceux qui sont partis doublement. En effet disait le poète « partir, c’est mourir un peu ». Leur retour au pays pour des funérailles dignes a comme écho un autre poète Birago Diop « Ceux qui sont morts ne sont jamais partis… ». Les souffles de nos morts méritent respect et surtout humilité de nos dirigeants. Les gouvernements et les hommes passent mais nos morts resteront gravés dans nos mémoires. Les pollutions et les contaminations des défunts ne sont pas fondées sur la vérité scientifique mais sur l’arbitraire, l’ignorance, la menace envahissante du virus, la fuite, l’angoisse du malheur biologique et social. Les inquiétudes ont nourri les décisions et les frayeurs se sont répandues.
La peur irrationnelle est aussi irresponsable. Gouverner, c’est prévoir et mettre en place des ponts entre ceux qui sont à l’étranger et les sénégalais qui sont restés au pays. La solidarité ne peut aller que dans un sens. Les membres de la Diaspora ont pris des initiatives individuelles ou collectives pour aider des personnes impactées par le Covid 19. Des dons, des colis alimentaires ont été distribués dans tous les pays aux étudiants, chômeurs, aux handicapés, aux malades etc… Des associations ont même collecté des dons en nature, de l’argent aussi pour les familles et les tallibés au pays. Les sénégalais de la Diaspora restent solidaires face à toutes les épreuves. Un comité pour le rapatriement des corps s’est mis en place dans 39 pays du monde. Pour l’instant, nous avons 80 corps en attente d’inhumation selon le comité du rapatriement des corps même un défunt en attente est incompréhensible. C’est une injustice flagrante, une coupure entre les gouvernants et les gouvernés.
L’État a décidé de mettre 12 milliards en direction de la Diaspora. Mais, l’État et les gouvernements successifs doivent en finir avec le clientélisme politique. Il est temps de mettre sur pied un observatoire indépendant de la Diaspora pour y faire des études suivies sur les questions anthropologiques, sociologiques, politiques, informationnelles, économiques, financières, démographiques, éducatives. Cet organe apolitique peut piloter à court, moyen, long terme des politiques efficaces de valorisation, de production de la plus-value, de financiarisation de l’économie nationale, de quantification exhaustive des transferts de fonds officiels ou de « mano à mano », d’évaluation de nos parts de marchés dans les différents pays d ‘accueil… Les pouvoirs publics doivent avoir des études approfondies sur la Diaspora et étudier, mesurer exactement les impacts sur l’économie nationale. Les mouvements migratoires sont une chance pour les pays fournisseurs de main-d’oeuvre à condition de promouvoir le retour de ceux qui sont partis. La fuite des cerveaux se généralise. Les jeunes sans débouchés au Sénégal sont obligés de partir. Maintenant que les frontières se ferment partout dans le monde il est temps de fixer notre jeunesse au pays. L’ argent utilisé pour la politique clientéliste et la corruption des consciences doit maintenant aller à la création de richesses durables et à des emplois.
Cet organisme apolitique de recherche est souhaitable pour déboucher sur une vision des politiques migratoires contributives non seulement aux pays d’accueils mais au Sénégal surtout. Les droits sociaux rédigés par la Diaspora en France ont été mal gérés par les autorités administratives. Elles ne nous ont pas associées lors des négociations avec l’État français. Ces droits sociaux sont très importants pour améliorer la vie de nos retraités et des travailleurs immigrés. Beaucoup de nos retraités restent en France car ils n’ont pas accès aux crédits pour acheter un bien immobilier ou foncier au Sénégal. Aussi, les idées sur les allocations familiales n’ont jamais été réglées avec la Diaspora. Tous les dispositifs liés au logement, aux conditions de séjour, le regroupement familial, la question des réversions n’ont pas abouti. La transparence tant exigée n’est pas au rendez-vous.
Nous avons des députés de la Diaspora qui pour l’instant sont silencieux pour la plupart. Nous pensons que la Diaspora n’a pas besoin de députés « godillots ». Les problèmes de la Diaspora sont spécifiques à notre communauté de destins. Nous avons quitté le Sénégal pour des raisons d’études, de travail ou de regroupement familial. Cependant, nous gardons des liens très forts avec le pays. La Diaspora reconnaît qu’il y a une amélioration dans l’obtention les documents administratifs. Elle déplore la non-inscription de milliers de sénégalais de l’extérieur sur les listes électorales. Il est exact que dans de nombreux pays d’accueil nos compatriotes n’ont pas pu s’inscrire. Pour ceux qui étaient inscrits beaucoup n’ont pas reçu leur carte d’électeurs à temps. Souvent, une mention indiquait que le porteur de la carte ne pouvait pas voter. En tous cas une cible de votants était trouvée et inscrite sur les listes électorales. Maintenant il s’agit de dépasser nos clivages partisans et de gérer pour l’avenir les questions essentielles de la Diaspora.
Aussi, nous voulons mettre sur pied une économie de la Diaspora sociale, solidaire et circulaire. Nous avons toujours lutté pour que « deureum gui dou gène gaal gui ». En effet, l’argent entre les mains des sénégalais va directement aux autres communautés notamment asiatiques, maghrébines. Nous achetons nos propres produits dans leurs magasins, nous faisons aussi nos transferts dans leurs magasins. Donc, nous ne captons pas notre argent, nous le donnons aux autres.
Nous avons demandé aux membres de la Diaspora de corriger cette erreur en mettant en place des Centrales d’Achat de Distribution (CAD) en vue de vendre nos propres produits conditionnés au Sénégal par nos propres coopératives. Le dynamisme des organisations féminines sera encouragé pour une économie d’épargne, de développement humain. Par conséquent, les produits locaux seront gérés dans un circuit de producteurs et de distribution sénégalais.
Dans les CAD, nous pourrons vendre des billets d’avion pour la compagnie Air Sénégal, nous pourrons vendre de l’immobilier, notamment les programmes des promoteurs, des assurances, aussi nous ferons du transfert de fonds en passant par la Banque de l’Habitat. Cette banque est la seule banque sénégalaise présente à l’étranger, connue des sénégalais de l’extérieur. Il sera également possible de vendre aussi le Pack Diaspora de la BHS mise en place pour le rapatriement des corps et la protection de la famille restée au Sénégal et les ascendants (Père et Mère). Nous devons être nos propres acteurs économiques, nos propres opérateurs.
Vous pouvez faire le constat amer pour rapatrier un corps au Sénégal, tous les entrepreneurs de pompe-funèbres sont des maghrébins, turcs ou français. Nous pouvons contrôler cette filière avec la BHS notamment avec le Pack-Diaspora.
Nous demandons à Mr Bocar Sy et à Mr Abdoul Kassé (BHS) à Paris de devenir nos partenaires dans cette opération de promotion économique de la Diaspora. La Diaspora veut apprendre à pêcher au lieu de recevoir des poissons.
Les autorités sénégalaises dans leur ensemble ont salué la réussite de la Diaspora Bonds qui a rapporté 30 milliards pour le financement de 100 000 logements sociaux à Diamnadio et au lac rose. Les souscripteurs de la Diaspora Bonds vont gagner 6,25% pour l’exercice 2019-2024. La réussite de cette opération de capitalisation est saluée par tous les pays africains qui veulent multiplier cet exemple de confiance entre les entrepreneurs boursiers, la BHS et la Diaspora. Il est souhaitable de faire d’autres Diasporas Bonds pour financer l’éducation, l’environnement et la santé.Les sénégalais de la Diaspora se sont battus pour avoir une banque commerciale et d’affaires mais à cause des difficultés pour obtenir un agrément les autorités ont reculé. La revendication de la Banque de la Diaspora est sine die. Maintenant, l’unique banque nationale présente dans plusieurs pays d’accueil reste la Banque de l’Habitat.
Par conséquent, les 12 milliards qui sont destinés à la Diaspora par la décision du Président Macky Sall ne peuvent pas être distribués seulement en fonds perdus pour le développement social du Sénégal. En effet, les leçons du passé nous servent aujourd’hui. Les fonds destinés à l’entrepreneuriat, à l’entraide (FES) n’ont jamais été remboursés et a servi à asseoir une clientèle politique. Les bénéficiaires devaient rembourser pour que l’on puisse continuer à élargir la base des demandeurs dans tous les pays d’accueil. Ces fonds sont perdus et les associations de la Diaspora n’ont eu aucun regard sur cet argent dilapidé pour des raisons de clientélisme politique. La banque de l’État, le trésor public certainement n’a pas été convié à la gestion de cet argent. Un État préteur c’est aussi un contrat clair de remboursement. La Diaspora a salué la création du FONGIP qui est le fonds de garantie des investissements prioritaires pour ceux qui veulent investir au Sénégal. Les demandes sont ouvertes auprès du siège du FONGIP domicilié à Dakar. Nous regrettons vraiment le manque d’informations. Nous ne savons pas encore le nombre des Sénégalais de l’extérieur qui ont été financés par le FONGIP. Les tables rondes avec notre Secrétaire d’État, Moïse SARR, sont souhaitables pour donner une nouvelle dimension à la vision d’une Diaspora oeuvrant pour le développement du Sénégal. Les dirigeants oublient toujours que la Diaspora vote et est mobilisée sur toutes les questions qui touchent l’avenir du pays.
Nous saluons la fédération des étudiants sénégalais de France qui est vigilante sur l’attribution des fonds. Nous avons 13 000 étudiants sénégalais en France. La fédération a déjà reçu 4000 dossiers qu’elle a traités avec clarté. Elle a attribué à 1000 étudiants deux cent euros en moyenne en toute transparence. La Diaspora ne demande pas l’aumône. Elle veut des règles claires de distribution de l’argent public, de cette aide en toute transparence avec éthique et justice sociale. La Diaspora est préoccupée par l’attribution de gré a gré des marchés, des détournements, de l’enrichissement éhonté de nos dirigeants sans aucune retenue en accentuant la misère du peuple. Les dettes détournées, l’argent volé et les sur-facturations sont toujours remboursés par le peuple. Il est temps de redresser la barre pour des politiques économiques qui enrichissent tous les sénégalais. Une priorité doit être accordée à la recherche – développement. Nos inventeurs ont mis sur pied ce respirateur facile à produire, donnons donc un débouché à cette découverte. Aussi, ce robot distributeur de médicaments et de services montre que seule la recherche fondamentale et appliquée peut nous sortir du marasme. Le regroupement des pharmaciens pour produire des médicaments génériques est salutaire.
Maintenant, les 10 milliards peuvent être déposés à la Banque de l’Habitat avec une approche de fonds commun de placement avec la participation de la Diaspora.
Une réflexion paritaire peut être apportée entre la Banque, l’État et les membres éparpillés de la Diaspora.
Nous pensons que les politiques publiques ont tout à y gagner ; il y a plusieurs niches d’entrepreneuriat dans la Diaspora. L’État doit aider la Diaspora à produire de la plus-value dans les pays d’accueil.
C’est évident que le Covid 19 bouleversera les économies des pays d’accueil. Mais, nous aurons des impacts notoires liés au chômage des ressortissants sénégalais. Nous allons connaître un ralentissement de la production accompagné d’un chômage massif sur toute la planète. Nous pouvons grâce à la création de richesse et aussi la solidarité corriger les effets dévastateurs de la pandémie.
Les investissements dans le secteur de l’immobilier dans les pays d’accueil peuvent être salutaires pour le personnel consulaire ou des ambassades. Des sénégalais sont dans ce secteur, nous pouvons les aider a acquérir des biens autour de Paris et la proche banlieue en vue de les louer au personnel sénégalais affecté en France. Nous devons répertorier les petites, les moyennes et les grandes entreprises sénégalaises de la Diaspora. Lors des assises nationales nous avions recensé tous les cadres, ingénieurs, chercheurs en sciences humaines et fondamentales. Le constat aujourd’hui qui est fait c’est le nombre d’entrepreneurs individuels, d’artisans notamment de consultants qui prennent des parts de marché dans les pays d’accueil. La mise en pratique solidaire du fonds commun de placement peut aider à la floraison des pépinières notamment les start-up. Nous avons vu un développement des entrepreneurs dans la presse, la photographie et l’infographie.
Les entrepreneurs qui sont dans la distribution peuvent bénéficier aussi de prêts pour relancer leur activité. La Maison des sénégalais de l’extérieur peut être créée sur le modèle d’un lieu qui rapporte à l’État et aux sénégalais de la Diaspora grâce à ce fonds commun de placement. Cette maison habitera des salles de réunions, de spectacles, des salles de cours pour le soutien scolaire, une crèche, un hôtel, une auberge de jeunes pour les étudiants primo-arrivants, un restaurant communautaire, un guichet bancaire, un office de tourisme et d’information pour l’investissement au Sénégal.
Enfin, il est temps de prévoir au lieu d’attendre que le monde tourne sans y prendre notre part.

Raymond SEMEDO
Anthropologue-Sociologue
Chercheur-Consultant