Djilakh, un cas d’école dans l’escroquerie foncière au Sénégal. Ici, les litiges et les plaintes s’enchaînent. Au cœur des affaires, il y a trois acteurs principaux: le chef de village Malick N, le conseiller municipal Aliou F. et leur homme de main Abdoulaye F.
Présentation générale du litige foncier: ( En wolof)
Plusieurs liens dans le corps du texte expliquent la situation étape par étape depuis le début de l’achat…Un an d’attente du papier s’est passé entre temps. L’acquéreur n’avait le droit de rien faire dans son champ acheté. Après un an d’attente, il a porté plainte pour plusieurs raisons.
Djilakh est un village situé à 30 minutes de Mbour et de Saly. Ici, le foncier est à l’instar de certains endroits du Sénégal très problématiques. Pour cause, plusieurs sénégalais sont victimes d’escroqueries foncières. Les plaintes s’enchaînent. Le système est bien rodé ici dans ce village. Il y a trois personnes au cœur de plusieurs litiges.
Abdoulaye F. : un vendeur sans bien et pour cause.
Lorsqu’un sénégalais lambda souhaite acheter un champ, il y a l’homme de main Monsieur Abdoulaye F. qui se présente comme le propriétaire du bien à vendre. Pour un des cas dont nous parlons ici avec certitude et avec toutes les preuves vidéos et sonores, le champ faisait 2,5 hectares presque. Seulement Monsieur Abdoulaye F. , le vendeur du bien ne dispose même pas d’un centimètre carré de terre. C’est dos au mur lorsque les clients ont la certitude que le litige est iminant qu’Abdoulaye révèle le stratège. Monsieur D. N est chef d’entreprise sur la petite côte. Un homme d’expérience qui a une probité et une expérience exemplaire.
Lors de la vente et la transaction il est le neveu d’un des victimes.
Il s’est déplacé lui même dans le champ plusieurs fois avant et apres l’achat. Il y était avec le géomètre pour faire les mesures. D. N s’est également déplacé entre autres pour y implanter un tableau d’identification du nouveau acquéreur. Lors de la transaction il a reçu le trio chez lui et les a remis à main propre une bonne partie du prix d’achat du champ.
Après plusieurs indices douteux, il a échangé avec Monsieur Abdoulaye F. Et ce jour aucun doute n’était plus permis sur l’existence d’une vente malhonnête.
Apres ces échanges, Monsieur Abdoulaye F. s’est même déplacé de nouveau chez M. D.N pour lui révéler toute la vérité sur leur manège.
Voici quelques échanges :.
Sur ce cas d’école, il se présente aux clients comme propriétaire du champ, comme en témoigne ces vidéos, il vente les mérites du champ, le sol noir …..
Ici il se présente comme le propriétaire du bien, le champ.
Un autre déplacement dans le champ avec Monsieur Abdoulaye F. Le 26 mai 2024 .lorsqu’on l’invite à venir témoigner face camera, il sort son téléphone et fait semblant de répondre au téléphone.
Cette attitude a toujours réveillé nos soupçons.
On apprend par la suite non seulement qu’il n’est pas le propriétaire mais que le champ est déjà vendu à plusieurs clients si on en croit des sources du village. Et d’après eux, ce n’est pas la première fois . Ces informations sont confirmées également par des enquêteurs proches des dossiers. Monsieur Abdoulaye F. réussit ce coup grâce à la présence et la bénédiction du chef de village M. Malick N. et du conseiller municipal M. Aliou F. Pour cause, chaque vente légale doit obtenir l’attestation du chef de village.
Le 2 mai 2024, le trio s’est déplacé sur Dakar pour la vente d’un champ. La vente se passe comme de nombreuses ventes au Sénégal. Chaque partie a son témoin qui signe. Le trio produit l’acte de cessation du bien, une décharge de la somme de la vente reçue. Ici, pour ce cas, le prix de vente était fixé à six millions cinq cent mille F CFA. ( 6. 500.000) Comme pour tout achat, l’acquéreur doit muter le champs à son nom auprès de la mairie. Le client a donc plusieurs possibilités. Il peut faire lui même les démarches administratives, il a aussi la possibilité de laisser le vendeur s’en occuper.
Ici, pour mieux rouler dans la farine le client, Monsieur Abdoulaye F. et ses alliés ont fait croire à ce client que chez eux à Djilakh, c’est toujours le Conseiller municipal qui s’occupe des documents administratifs auprès de la mairie. Ils demandent donc avec insistance quelques jours après la vente la somme de 500 000 FCFA pour la mutation rapide .Nous étions au mois de mai 2024 toujours à la veille de la tabaski. Ils assurent au client que le papier sera prêt au plus tard dans un mois. Chose qui n’arrivera jamais presque un an après au moment même où nous écrivons ces lignes en fin avril 2025. Ils s’ensuit une série de promesses jamais tenues. Entre temps, le conseiller municipal vient même à la charge pour redemander la somme de 200 000 F CFA pour accélérer dit-il la procédure. Là aussi, il promet la réception du document dans une semaine et nous somme le 19 novembre 2024.
Si dans toute vente, le client peut jouir de son bien dès l’achat, ici, le client commence à avoir des doutes car on lui fait comprendre par ruse très rapidement qu’à Djilakh à cause du conflit chez le voisin Djender, il ne peut rien faire dans son champs légalement acheté tant que le papier n’est pas reçu. Or, il est impossible de recevoir le papier qui tarde mois après mois. Face à ces nombreuses incertitudes et après presque un an d’attente, notre acheteur décide d’implanter un tableau avec son nom, son numéro de téléphone dans le champ. La disparition de ce tableau qui n’est pas resté deux jours sur les lieux viennent conforter ses doutes. Les premiers doutes ont commencé sur le terrain lorsque Monsieur Abdoulaye F. qui se présente comme le propriétaire du champ montrait à chaque visite un malaise de rester longtemps sur les lieux ou de témoigner sur des vidéos après l’achat. Il était pourtant loquace sur les qualités de son champ lors des premières visites avant la vente comme en témoigne cette vidéo. Notre client décide après plusieurs mois d’attente de clôturer son champs. Il déplace son maçon qui une fois sur le terrain est confronté à de nombreuses hostilités. Des personnes non identifiées du village peuvent même être des hommes de main des vendeurs principaux qui se sont déplacés sur les lieux pour l’intimider.
Pour éviter toute violence ou tout escalade, l’acquéreur décide alors d’arrêter la clôture. Il avait dépensé déjà de l’argent pour le transport du maçon, l’achat d’un camion de sable. Il a payé également de nombreux déplacements pour visiter le champs
Lorsque M. Babacar N. s’est déplacé à Djilakh à la suite des incidents avec le maçon, il s’est rendu chez M. Abdoulaye F.
Objectif avoir quelques réponses et se rendre dans le champ qu’il a vendu.
Il refuse catégoriquement de mettre les pieds au champ comme en témoigne ces images:
Après avoir patienté et cumulé de nombreuses promesses non tenues, notre nouvel acquéreur décide alors de faire appel à la justice. Il adresse une plainte au procureur de la République auprès du Tribunal de Mbour. L’action de la justice ne va pas tarder. Convoqués tous les trois, seul Monsieur Abdoulaye F. a répondu à la convocation. Sur place, tous les doutes se confirment, Nos vendeurs sont défavorablement connus de la justice. Et les dossiers les concernant s’accumulent .
Fin janvier, après une brève enquête de l’entourage du vendeur principal, on découvrait que ce dernier avait déjà séjourné plusieurs fois en prison. Le conseiller municipal avait déjà avoué lui même après un moment de silence qu’il avait fait 24 jours en prison sur une histoire de vente de 10 hectares. Pour ne pas être différé, face aux enquêteurs, M. Abdoulaye F. décide de rembourser la totalité de l’argent avant le 20 mars 2025. Ce jour là, il rend 2 millions de f CFA, son épouse s’engage à rendre 1 million de F CFA.
Le rôle du consieller municipal est multiple. Il est témoin de la vente et est chargé de faire les papiers.
Pour cela il demande après avoir reçu la somme de 500 000 FCFA, 200 000 FCFA dit- il pour accélérer son travail.
Face à l’echec de la transaction , notre acheteur décide de demander au conseiller municipal la somme de 200 000 f CFA reçue via orange money le 19 novembre 2024. Se croyant intouchable, Monsieur Aliou F. ne trouve rien de mieux que de tenir les injures suivantes : âmes sensibles s’abstenir. Ici le consieller municipal tient un discours injurieux et bien différent que lorsqu’il insistait plusieurs fois pour obtenir cette somme.
Il affirme également dans un sonore que si on vend un champ déjà vendu à une autre personne, personne ne va tuer personne, on te rend ton argent ou on donne au client un autre terrain.
Preuve que cette personne pense être intouchable et prémédite chaque litige.Avec un culo indescriptible, nous sommes pendant le ramadan, voici la réponse inqualifiable du conseiller municipal:
Il a également un litige avec Monsieur Babacar N. sur la vente d’un autre champ.
Lorsque nous lui demandons des explications, l’élu sûr de lui ne trouve mieux que d’insulter la personne tout en niant les faits comme en témoigne ce sonore.
Pour information, la victime a porté plainte également et a déjà reçu un remboursement de 1 000 000 FCFA, valeur d’achat du champ 3 000 000 de FCFA.
Monsieur Babacar N. nous indique avoir dépensé entre la clôture, la réalisation du puits et d’autres frais au moins 1000 000 FCFA de plus.
Il témoigne:
Des informations reçues nous parlent d’autres victimes d’escroqueries.
Nous invitons toutes les personnes qui ont eu une expérience similaire de se manifester en déposant plainte auprès du procureur de la République de Mbour
Ici les deux dossiers sont gérés par la DGCOS de Saly.
Convoqués le 3 février 2025 seul le vendeur principal Abdoulaye F. Avait répondu présent, le chef de village Malick F., le conseiller municipal n’avaient pas répondu aux convocations pour rappel.
Sans doute, si Abdoulaye F. a réussi son coup de trafalgar c’est grâce à l’aide du chef de village et du conseiller municipal. Dans la mesure où chaque vente dans ce cadre doit avoir l’attestation du chef de village, les témoignage des deux élus sont au cœur du problème. Et de nombreux litiges ici ou ailleurs impliquent des élus. Moralité de l’histoire de nos jour, la bénédiction d’un élu qui devrait être le garant de la sécurité est au contraire dans bien des endroits du Sénégal source de tous les maux.
Nous invitons toutes les personnes ayant vécu une expérience similaire de se manifester en déposant plainte auprès du procureur de la République de Mbour.
Par Ibra Khady NDIAYE.