Pourquoi certains médias occidentaux créent des structures spécialement dédiées à l’Afrique à part?
Est-ce le résultat d’un plan de marketing exclusivement fait pour des raisons économiques à savoir un moyen de gagner un important marché africain ?
Pour un citoyen non averti sur les réalités françaises, la réponse est oui d’autant plus que certains africains sont » patriotes ». Il suffit de voir à côté d’un grand groupe médiatique le nom de leur pays ou de celui du continent pour qu’ils soient flattés dans leurs égos et qu’ils adhèrent de suite, commentent, partageant….chose qu’ils ne font jamais pour les titres appartenant à leurs frères africains.
C’est connu, certains sont très solidaires à l’égard des autres…
Pour comprendre cette réalité, il faut penser au phénomène de » Samba halaar » en wolof.
Dans un pays où le racisme et la discrimination existent malgré les nombreux efforts déployés par beaucoup de personnes pour ignorer et nier le phénomène, les parades sont en effet nombreuses au pays de Marianne.
Pour preuve, le gouvernement français a souhaité dans un passé très récent instaurer le CV anonyme pour limiter l’exclusion dans le marché du travail de certains français issus de la diversité. Donc ce phénomène est loin d’être une fiction.
De même pour répondre à la pensé unique on impose à certaines personnes de changer leur prénom dans les centres d’appel, d’adapter leur accent à celui de la majorité…objectif ne pas déranger ou choquer certains publics.
Ce racisme et cette intolérance existent aussi dans certains pays européens. Une présentatrice météo belge en a déjà fait les frais en Belgique. « Trop noire pour présenter » d’après certains téléspectateurs. Certains envoyaient entre autres des lettres pour qu’elle soit renvoyée car sa couleur de peau dérange.
En France l’absence de diversité dans les médias trouve également son explication sur le fait de ne pas changer les habitudes de certains publics. La solution est donc de continuer à leur offrir un personnel monocolore à l’antenne.
Pour éviter tout désagrément ou tout affront avec un certain public « conservateur », certains médias ont l’idée extraordinaire de séparer les contenus.
Le peu de journaliste issu de la diversité travaille pour la plupart dans les médias communautaires où ces structures appartiennent à de grands groupes français dédiés à l’Afrique. A noter que ces mêmes personnes sont discriminées et sont très rarement recrutées dans les médias principaux qui sont largement regardés par le grand public français. Il y a donc une séparation volontaire là aussi. On trouve des personnes de la diversité chez France O ( quand elle existait), TV5, RFI… et très peu ou quasiment inexistantes à TF1, France 2, BFM…
On me dira quel est le rapport avec des médias qui créeent des branches dédiées aux pays africains? Voici donc les raisons de ce phénomène. Un client français raciste est dérangé lorsqu’il trouve dans un commerce quelconque une personne non blanche, une personne qui a un prénom autre que certains français d’origine.
Cette triste réalité justifie les discriminations par certains chefs d’entreprise qui ne souhaitent pas mettre dans l’embarras leurs clients ou leur public.
Maintenant imaginez ce même client qui a les mêmes idées nauséabondes sur les autres citoyens, qui tolère à peine l’existence en France de toutes les personnes différentes, voir que ces derniers prennent une place plus importante dans son journal ou son émission préféré ?
Pour éviter ce désagrément ou cet affront, certains médias ont l’idée extraordinaire de séparer les contenus.
Les informations françaises se retrouvent dans un support exclusif d’une part et les autres informations qui traitent de l’Afrique sont dans un autre support. De cette manière, l’africain non averti sera content que certains grands médias parlent de son continent ou son pays et le facho qui est allergique aux africains, à leur épiderme, à leurs prénoms….garde sa quiétude habituelle.
Au petit matin, lorsqu’il regarde et ou lit le Monde, Brut….il ne verra point de sujets tropicaux, de prénoms tropicaux encore moins de population bronzée.
Normal tout ce qui les concernent sont traités dans le Monde Afrique, Brut Sénégal, Brut Côte d’Ivoire, Slate Afrique…..
Plus qu’une baguette magique, ce public fragile et particulier qu’il faut ménager à tout prix réalise sans même lever le petit doigt son rêve : ne pas être dérangé dans ces habitudes. Au même moment certains africains qui vénèrent toujours le travail de ces groupes sans jamais gratter le vernis de la première couche n’y voient que du feu dans les causes profondes de cette séparation. Comme c’est malin et sournois.
Les articles traités dans « ces médiats à part pour les africains » pouvaient pourtant être d’une grande utilité pour dépoussiérer les âmes perdus de certains de leur publics des vestiges de l’histoire qui entretiennent encore aujourd’hui les préjugés.
L’Afrique ne fait-elle pas partie du monde?
Est-elle si particulière ?
Pourquoi toujours la séparer des autres?
Par Ibra Khady Ndiaye