Pour Maître Aïssata Tall Sall lors du meeting de clôture de la coalition Benno Book Yaakaar du 29 juillet à Paris : » 3ème mandat, c’est notre affaire, ce n’est pas l’affaire de Macky Sall, dinagne ko lindiante ti bamou leer! Nainaa laine: fi politiquement, juridiquement, socialement fi ak mom Macky Sall wakhoune nai doyaayl na kaine dou kou bayi mou daim tai aam nagne si yone ». Même si la présidente d’Osez l’Avenir précise que ce sera leur affaire, quand ça sera le moment de parler, ni trop tôt, ni trop tard…
Doit-on considérer après ces propos que la messe est dite, que désormais la bataille du 3ème mandat et ses lots de morts, de désordres, de manifestations ne seront qu’une question de jours? J’ai toujours considéré que le troisième mandat est une ligne rouge qu’il ne faut pas franchir pour plusieurs raisons. Premièrement, c’est ternir l’image de la Démocratie au Sénégal car c’est, pour un pays comme le notre, honteux de voir un jour les caméras du monde, les gros titres des journaux du pays mais également de la sous région titrer sur le fait qu’un énième chef d’Etat africain tente de s’accrocher à nouveau au pouvoir. Deuxièmement, naïvement j’ai toujours cru à l’importance de la parole. La morale et les valeurs qu’on inculte chaque jour à nos enfants font que la parole est d’or. Après le wakh wakhete de l’ancien président Abdoulaye Wade sur cette même question du 3ème mandat, le président Macky Sall serait-il le prochain à piétiner la sacralité de la parole donnée? Je le dis à chaque fois, dans un débat les militants de son parti ou des opposants parlent de l’éventualité de ce 3ème mandat. Comment un homme peut-il dans plusieurs discours, dans plusieurs endroits défendre bec et ongle l’impossibilité pour lui de briguer ce 3ème mandat et se lever un bon jour et renier sa parole? J’avais fermé personnellement cette page après avoir vu une énieme vidéo de l’intéressé lui-même sur la question. Comme d’habitude, il était catégorique sur la question et avait déclaré. « En tout ca mane mi dé diapna nai, mbiram 3ème mandat, danagne ma sinto faip bap daisse si mbiir momou, lolou dama beug gnou wakh ko mou lair » Ce n’est pas un secret de polichinelle que, dans ce genre de projet qu’on peut traiter de macabre( car comme je le dis il y aura forcément plusieurs morts ), l’entourage joue un rôle cruciale. En effet même si le chef tente ou hésite à franchir le rubicon, son cercle familial, ses conseillers, ses griots peuvent peser sur la balance. On espère toujours que les intellectuels et les vertueux ne feront jamais partie de ceux qui caressent en général le roi dans le sens du poil pour garder leurs privilèges, leurs intérêts personnels. Et ceci pour plusieurs raisons: ils sont censés avoir la capacité intellectuelle, la sagesse, le sens élevé de l’intérêt général pour s’opposer farouchement ou délicatement à tout projet risqué notamment à un troisième mandat. Alors comment une femme cultivée, une ancienne socialiste, une maman, un modèle pour de nombreuses jeune fille comme Maître Aïssata Tall Sall peut donner carte blanche au Président Macky Sall en lui disant: « Sou doyaloute dougne doyaal » ? Quoi qu’il en soit, on ne pourra pas compter sur la présidente d’oser l’avenir pour éviter au Sénégal de naviguer dans les eaux tumultueuses d’un projet de 3ème mandat. Sou doyoloute dougne doyaal est une carte blanche au Président Macky Sall pour s’accrocher au pouvoir autant qu’il le veut. Pourvu qu’il n’ait pas la gourmandise de ses collègues africains comme Paul Biya du Cameroun et bien d’autres dinosaures du continent. Cependant, parier sur une pirouette pour obtenir ce 3ème mandat serait une volonté haut combien risquée si on connaît profondément le peuple sénégalais qui a plus d’une fois éjecté par la voix des urnes plusieurs présidents de la République. Faisant ainsi du Sénégal cette belle vitrine de la Démocratie en Afrique de l’Ouest et dans le reste du monde. Il y a un véritable problème de démocratie pour de nombreux sénégalais et pour le futur président après 2024? Comment un pays peut il obtenir que 10% de ses ressources naturelles dans des contrats ? Pour rappel ces contrats engagent le pays pour plusieurs années. Ces zones d’ombre il faut le dire sont des pilules très difficiles à avaler pour de nombreux citoyens sénégalais. Toutefois si certains membres du parti ou certains militants nient catégoriquement la véracité de ces affirmations, la démission du gouvernement de certaines personnes interpellent et poussent à la réflexion à tort ou à raison. Nous avons entre autres l’exemple de l’ancien Ministre Thierno Alassane Sall qui avait refusé de signer un contrat en déclarant que ce n’est pas l’intérêt du Sénégal. Sa démission sème le doute sur le fait que notre pays serait lésé dans de nombreux accords pour l’exploitation des ressources naturelles aux yeux de nombreux sénégalais.
À suivre…!
Ibra khady Ndiaye IKNEWS Paris