Sénégal : séparation des pouvoirs ( exécutif, judiciaire, législatif) et des institutions fortes: la panacée contre tous les abus.

Sénégal : séparation des pouvoirs ( exécutif, judiciaire, législatif) et des institutions fortes: la panacée contre tous les abus.

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La faiblesse de nos institutions et la non séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont les maux de nos États.
Ce n’est pas un secret de polichinelle.
La stabilité des institutions américaines a permis  d’éviter le chaos aux États-Unis et d’empêcher Donald Trump d’abuser de sa position pour rester au pouvoir.
En Afrique et dans de nombreux États à travers le monde, les institutions et les moyens de l’Etat sont au service des régimes au pouvoir au grand dam de la démocratie et des populations.
Des fortes institutions ont l’avantage de bénéficier de la confiance des citoyens.  Et comme dans toute chose, la confiance se mérite.  Elle est la conséquence des actes posés au quotidien.
Dans un pays qui a vu plusieurs épisodes judiciaires à l’encontre des opposants de tout bord par les régimes en place qui ont mobilisé à chaque fois tous les moyens de l’Etat, mis en prison plusieurs années des opposants, tous ces dossiers finissent à chaque fois comme une farce selon les intérêts des uns et des autres et toujours au détriment de la vérité et du pleuple.
Les exemples sont nombreux et connus de tous: Karim Wade, Khalifa Sall, Idrissa Seck…..
Comment voulez vous après toutes ces farces judiciaires que n’importe quel nouveau dossier judiciaire avec un opposant puisse être pris au serieux? C’est donc une évidence pour de nombreux sénégalais, et pas seulement pour les partisans d’Ousmane Sonko, de penser à un énième montage politique pour noyer ou éliminer un homme gênant. Pourtant, il suffirait d’avoir dans nos pays des institutions justes, fortes, indépendantes pour éviter tous les déboires imaginables qui existent.
Si c’était le cas, les hommes politiques, tous confondus, resteraient à jamais dans le droit chemin. Les scandales de corruption, d’enrichissement illicites, les abus de pouvoir….ne seraient qu’un lointain souvenir.
Et le plus important, ces institutions auraient naturellement la confiance de chaque citoyen à tel point que la justice ferait son travail sans aucun bruit, sans qu’aucun citoyen ne puisse sentir le besoin de défendre qui que ce soit d’un abus quelconque.
Du président de la République au livreur de pain, aucun citoyen ne penserait être intouchable qu’il soit avec le régime au pouvoir ou dans l’opposition.
Aujourd’hui la justice ferme les yeux sur de nombreux crimes économiques mis à jour par des rapports de nos organismes indépendants ou de l’Etat commis par des membres du parti au pouvoir (affaire de Coumba am Ndèye ak Coumba amoute Ndèye).
Tant que cette question de l’indépendance et de la séparation des pouvoirs n’est pas une réalité,  les promesses de démocratie, d’émergence ne sont que des foutaises interprétées différemment selon les positions politiques des uns et des autres.
Ceux qui sont au pouvoir pour leurs intérêts, pour la majeure partie, vont fermer les yeux sur ces nombreuses failles jusqu’au jour où ils perdront le pouvoir et se retrouveront à  l’opposition.
Et ceux qui sont dans l’opposition ouvrent au quotidien leur bouche et leurs yeux pour les dénoncer jusqu’au jour où ils accèderont au pouvoir et en profiteront à  leur tour sans gène. Pour cause, les intérêts personnels sont les ennemis de la démocratie et malheureusement dans nos Etats, nombreux sont  ceux qui s’engagent en politique seulement  pour leurs intérêts personnels.
L’intérêt général et le développement inclusif sont loin de la préoccupation de l’immense majorité.
Conséquences: les valeurs ( de diom, de ngor, de foula ) sont mortes depuis très longtemps.
La mauvaise graine ne meurt jamais, les médias et la classe politique sont infectées.
Point de repères, point de boussoles, seul l’argent est roi.
Les hommes qui représentent les institutions ferment souvent leurs yeux sur les abus par crainte des sanctions du président de la République en exercice. Celui qui a un esprit républicain et qui refuse la manipulation et la corruption court le risque de tomber en disgrâce ( sanction administrative déguisée,  mutation dans les endroits éloignés du pays ou radiation.)
Certains marabouts ont également une grande responsabilités dans la situation économique, politique, judiciaire du pays. Combien de malfrats échappent à la justice grâce aux soutiens de leur marabouts ?
L’ égalité, le mérite, le respect des citoyens, des institutions sont mis à mal par les premiers qui doivent montrer le bon exemple à la jeunesse.
Relever les nombreux défis passe forcément par avoir un regard objectif sur  les failles de nos institutions et faire table rase de manière sincère et radicale de tous les maux( non exhaustifs) énumérés ci-dessus.Napoléon 1er disait :  » le juge d’instruction serait l’homme le plus puissant de France ». Sans doute, cette puissance de la justice est un vrai garant du bon fonctionnement de la démocratie et de la société quelque soit le pays.
En un mot, les institutions sont pour un Etat ce que les fondations sont pour une maison.
La solidité et le bon fonctionnent de tout Etat dépend de la solidité de ses institutions.
Ibra Khady Ndiaye