Quand les multinationales font la pluie et le beau temps en Afrique. PIERRE,  PAUL, JACQUES CONTRE KOKOU OU LE COMBAT DE DAVID CONTRE GOLIATH : UN CAS D’ECOLE  AU  TOGO.

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Quand les multinationales font la pluie et le beau temps en Afrique. PIERRE,  PAUL, JACQUES CONTRE KOKOU OU LE COMBAT DE DAVID CONTRE GOLIATH : UN   CAS D’ECOLE AU TOGO

Par Ibra Khady Ndiaye

 

Paul, Pierre, Jacques contre kokou ou le grand combat de DAVID contre GOLIATH se déroule au Togo où une multinationale s’était accaparée de la cargaison de 5000 tonnes de riz de ce membre de la diaspora rentré au bercail pour investir. Paul est aujourd’hui la société d’un grand patron français dont nous tairons le nom pour l’instant. Il contrôle  de grandes sociétés prestataires de services en Europe tout comme dans de nombreux pays d’Afrique. Oui, en effet, ce grand patron a acheté la société de Pierre et Jacques qui s’était frauduleusement accaparé de la cargaison de riz importée par Kokou. Par conséquent, Paul doit hériter aussi des passifs et des actifs de la société acquise comme cela se doit en matière du droit des affaires. Ce Togolais que nous appellerons Kokou, avait réalisé le rêve de beaucoup de personnes de la diaspora : retourner dans son pays avec les moyens et créer sa propre société. Il était sportif de haut niveau en Europe, ancien basketteur professionnel.

En 1999, il décide de rentrer au Togo pour investir, dans la filière de riz. Il importe une cargaison de riz de 5000 tonnes qui arrive au port autonome de Lomé le 17 octobre 1999. Mais voilà, rien ne se déroule  comme prévu. Pour cause, la Société de transit Pierre/Jacques une multinationale Française qui n’était rien d’autre qu’un prestataire de service, décide de s’accaparer de la marchandise. Débute alors un feuilleton judiciaire sans fin pour notre ancien sportif. Sportif et combatif par nature, notre ancien champion ne lâche pas l’affaire. Contre ses adversaires, il gagne tous les procès dans son pays et même au niveau continental de la CCJA d’Abidjan, un tribunal spécialisé pour trancher en dernier ressort les litiges commerciaux  à problèmes nés en Afrique. Une aventure longue et pénible qui a duré plus de 20 ans avec des conséquences économiques, psychologiques et des problèmes de santé pour notre champion. Cette histoire réelle ressemble malheureusement à beaucoup d’autres car elle a déjà été vécue par d’autres membres de la diaspora de retour dans leur terre natale où des multinationales font souvent la pluie et le beau temps, avec la complicité de certains compatriotes corrompus. Des frères Africains locaux ont également dû vivre ces genres de mésaventures.

 » Je rajouterai non seulement que nous nous sommes battus sur le terrain puisse que nous  avions réussi de par des documents accablants de la gendarmerie nationale, à faire enfermer notre adversaire qui, jamais n’a voulu obtempérer ni relâcher la marchandise détournée. Aussi triste que cela puisse paraître, il avait su se défaire de ces 48 heures de garde à vue, sur intervention de Paris semblerait-il. En justice, nous avons remporté toutes les décisions, même quand nous étions reçus par le feu Président Gnassingbé Eyadema qui m’avait demandé tous mes documents que j’ai bien donnés. Il en a également demandé à cette multinationale, le « Toubabou » n’en avait même pas. Le Président a dit : « foutaise, allez reprendre votre marchandise. » Arrivés au dépôt avec nos camions, ils ont appelé les gendarmes et ils nous ont chassés. C’était à ne pas en croire nos oreilles…, « j’ai déjà distribué des enveloppes biens lourdes et il n’est pas question de restituer quoi que ce soit »  nous hurlait au nez, Mr Nicolas WARD l’expatrié et de surcroit, Directeur de cette société crapuleuse, disparu dans la nature depuis. Le problème de certaines multinationales, c’est qu’elles ne respectent même pas nos institutions. », déplore Kokou.

Reportage

PRESENTATION 

Le groupe PAUL ayant son siège à Paris, est une multinationale Française de haut rang, implantée dans le monde entier avec des filiales et agences sur tout le continent africain.

Le groupe PIERRE, tout comme son compère PAUL, est une multinationale Française d’envergure implantée dans le monde avec filiales et agences en Afrique où tous deux, font la pluie et le beau temps.

Tous, évoluent presque dans les mêmes domaines d’activités. Essentiellement, à l’international où, en position de quasi-monopole, il leur est permis de dominer les marchés africains. PIERRE et PAUL sont de farouches concurrents. 

Pour des raisons de stratégie, de leadership, de gagne et de domination, une bagarre fratricide mais terrible éclata entre ces deux géants.

De violents coups bas, et des coups hauts, ont été donnés de parts et d’autres avec acharnement. Face à une telle empoignade, PIERRE sembla perdre pied et commença par battre de l’aile. C’est l’instant attendu par PAUL pour lui assener un vicieux coup meurtrier, puis, il va porter l’estocade à son adversaire qui doucement rendît l’âme. Ainsi, tel un matador, PAUL vient de zigouiller PIERRE…

PHASE  N° 1     UNE  CARGAISON  DE RIZ  DE KOKOU  DETOURNEE

Bien avant que les deux mastodontes ne se lancèrent dans cette bagarre d’élimination, KOKOU au Togo, avait de sérieux démêlés juridico commerciaux avec trois filiales lesquelles appartenaient à PIERRE. 

En effet, en l’an 2000, KOKOU un commerçant local malgré toutes les difficultés du terrain, s’est battu becs et ongles par devant les tribunaux au Togo, pour faire condamner une des filiales du groupe de PIERRE laquelle lui avait par la force et beaucoup de ruses arraché un bateau complet de riz d’une valeur à l’achet en importation d’environ un milliard de Franc CFA. Bateau arrivé au port autonome de Lomé, depuis le 17 octobre 1999.

Loin d’être gêné du tort causé, cette filiale de PIERRE va s’accaparer du marché de KOKOU, va lui arracher son fonds de commerce et pour en finir avec lui, va catapulter sa petite entreprise individuelle dans des catacombes. ! Mieux, le groupe de Pierre, reniflant désormais la bonne niche d’affaires au Togo, va créer une deuxième filiale puis, plus tard, une troisième. Ensemble, elles vont se la couler douce et brasser pendant une quinzaine d’années durant, des centaines de milliers de milliards de francs CFA. Nous sommes dans du commerce de gros et ces chiffres sont loin d’être exhaustifs. 

PHASE N° 2 EXECUTIONS  IMPOSSIBLES  DES  DECISIONS  DE JUSTICE

Après son fameux coup, et par une arrogance inouïe, la filiale de Pierre avec maintenant des moyens colossaux et des relations de hauts rangs, va s’opposer à toutes décisions judiciaires le condamnant au TOGO. Toujours, elle va verser dans du dilatoire à couper le souffle. Et pourtant, nous sommes dans un litige à caractère commercial.

Aujourd’hui nous sommes dans la vingtième année de bataille juridique. L’adversaire ayant peur de personne au Togo, va aller de contestation en contestation. A ce jour, le sieur Kokou se retrouve donc avec trois décisions du Tribunal de Première Instance, trois décisions de la Cour d’Appel, et trois décisions de la Cour Suprême (Cour de Cassation au Togo.) Il est à rappeler que toutes ces décisions de justices sont en faveur du KOKOU. Toutes, elles bénéficient  de formules exécutoires avec grosses. 

KOKOU, excédé par les intrigues et manigances de ces trois filiales qui ont toujours partagé les mêmes locaux, les mêmes véhicules, les mêmes lignes téléphoniques, et voire les mêmes documents administratifs, va pour la sauvegarde de ses intérêts, solliciter des juges une condamnation solidaire. Ce qui lui fut accordé. Ainsi, ces trois filiales qui ont su bénéficier des appuis du milieu, vont désormais répondre solidairement de leur dette qui se chiffre de nos jours à des milliards de francs CFA.

Se sentant toujours en territoire conquis, ces trois filiales refusent de payer la dette pour laquelle elles font l’objet de plusieurs condamnations. Après qu’elles se soient rendues compte avoir usé de tous leurs stratagèmes au pays du gondwana et toujours aux fins d’échapper au paiement, elles vont se liguer pour assigner en 2017 le sieur KOKOU à la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage d’Abidjan (CCJA). Fort dans ses droits, KOKOU va répondre présent à cette nouvelle bataille juridique enclenchée à Abidjan. Trois années plus tard, Kokou  va obtenir gain de cause auprès de cette  Cour Commune, qui est une institution juridique de haut niveau mis sur pied par l’Union Européenne et l’Union Africaine. La CCJA est chargée de trancher en dernier ressort, tout litige commercial né sur le continent Africain. En effet, la CCJA dans ses décisions a condamné solidairement les trois filiales au paiement du principal avec dommages et intérêts financiers, plus des dépens et débours payables au créancier KOKOU. Les contradicteurs de Kokou  viennent  ainsi d’être battus à plate couture. 

PHASE  N° 3   AUX  PAYS  DES  BANDITS  EN  COLS  BLANCS

 Sentant à nouveau le vent mal tourner depuis Abidjan, deux des condamnés ont pris la poudre d’escampette. Toutefois, en regardant de plus près le paysage des affaires, Kokou va constater que ses débiteurs ne sont pas allés loin. Seulement, ces deux débiteurs ont fait du camouflage artistique avec réorganisations structurelles et changement de dénomination sociale. Aussi, ils ont réussi au Togo des tours de passe-passe juridico commerciaux dignes des pays à règlementations juridiques bananières. Il est à  préciser que, de ces sociétés condamnées solidairement, aucune n’a changé de lieu ni d’adresse. Leur numéros de téléphones télex, fax  et extrait k bis d’enregistrement de société et autres, en sont restés les mêmes. Juste du lifting  d’embellissement au niveau de la façade avec changements de noms de société. Les personnels d’encadrement et d’exécution resteront sur place. Voilà donc le nouveau décor dans lequel Kokou évoluera désormais pour se faire payer…

En janvier 2019 lorsque le sieur Kokou muni des condamnations y compris celles de la CCJA va se présenter devant ses deux débiteurs, le sieur Kokou essuiera des refus catégoriques. Pire, ils le menaceront… Aussi, disaient-ils ne vouloir reconnaitre aucune décision même fut-elle de la CCJA. ! 

PHASE 4 PAUL TRIOMPHANT VA  SE  GARDER  LE MEILLEUR  MORCEAU.

Il est à rappeler que le groupe de sociétés de PAUL, après avoir éliminé PIERRE, va attendre le moment opportun. Tel un loup sorti d’un bois, il va s’offrir au franc symbolique auprès du liquidateur à Paris, la dépouille de PERRE. Puis en fin stratège, PAUL va dépiécer la carcasse de son ennemi, va se garder le bon morceau dans le but de mieux assoir sa suprématie. C’est ainsi que l’une des filiales de la défunte PIERRE fut gardée intacte par PAUL au Togo sans qu’aucune modification majeure n’y soit portée. La dénomination sociale de cette société appartenant au paravent à PIERRE a été maintenue. L’outil de travail, le matériel et les mobiliers de bureau sont restés sur place. Le personnel des gros bras habilité à assurer les chargements et déchargement des navires est maintenu. Toutefois, ce fut le personnel d’encadrement et de direction qui a été « chassé »manu militari des bureaux. Toujours est-il que nous sommes au gongwana ! 

La société gardée par PAUL a reçu un  lifting d’embellissement des murs. PAUL lui en a fait conserver sa dénomination originelle. Sur le plan juridique en droits des sociétés et des affaires, il est observé près du greffe et du service des enregistrements au Togo des modifications et des écritures liberticides. PAUL pour communiquer et marquer son territoire tel un matador, va inscrire ses marques et ses griffes sur les murs, va planter son étendard et drapeau dans l’enceinte de la cour de sa nouvelle société gagnée au franc symbolique à Paris. !

Pour assurer la gestion de celle-ci, PAUL  fit nomination au rang du Directeur Général, la personne qui jusqu’alors dirigeait les filiales de son groupe au Togo. Ainsi, sa prédominance devint totale et absolue. Ce DG avec double casquettes, pilote au Togo les deux entités économiques pour la grande satisfaction de son patron PAUL  le pirate! PAUL désormais se la coule en douce au Togo brassant plusieurs centaines des milliards de francs CFA.

PHASE  5  PAUL RESPONSABLE  CERTES, MAIS  PAS  COUPABLE !

Lorsque le sieur Kokou va se présenter à la nouvelle société contrôlée désormais par PAUL, le DG à double casquette va aussi lui opposer une fin de non-recevoir. Après cinq lettres qui lui seront adressées par voie d’huissier, ce DG va sortir de sa réserve et va convenir enfin d’un RDV avec kokou. Cette toute première réunion s’est tenue le 9 août 2109 dans les locaux du débiteur. Pour la circonstance, le sieur Kokou était accompagné de ses deux conseils. Quant au DG, il s’est fait assister par ses deux conseillers juridiques. Ce fut trois heures de temps perdues pour rien. Au fait, ce GD à double casquette ne voulait reconnaitre leur responsabilité à payer, même si leur société fut belle et bien condamnée solidairement. Pire, il déclara n’avoir jamais détourné de près ni de loin la marchandise de Kokou. Pour clore le chapitre, il déclara que son patron n’est pas une vache à lait. Qu’il avait acheté il y a trois années de cela la carcasse de feu PIERRE près  du liquidateur des sociétés pour 1 franc symbolique et que les comptes sont bien clos auprès du tribunal de Paris. En clair il dit, ‘’circuler il y a plus rien à se dire’’…Quelle ignorance, quelle arrogance car PAUL semble visiblement reconnaitre leur responsabilité d’avoir acheté la dépouille de PIERRE à un franc symbolique, mais refuse sa culpabilité. Il se dit capable de le plaider devant n’importe quel tribunal.

Pour des mesures de discrétion, les noms de toutes les personnes et sociétés impliquées dans ce sinistre commercial sont volontairement maquillés.